André administrateur
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Posté le: Mar 07 Aoû 2007 12:56 am Sujet du message: La NASA compte sur Phoenix pour recueillir de l'eau martiene |
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Salut a tous
Le lancement réussi de la sonde américaine Phoenix, samedi 4 août, de Cap Canaveral (Floride), aura à peine soulagé les responsables de cette mission, dont le budget atteint 420 millions de dollars (304 millions d'euros), destinée à fouiller le sol glacé du pôle nord de Mars.
Pour eux, l'inquiétude du départ était toute relative par rapport à l'angoisse de l'arrivée qui se profile :
dans neuf mois, l'engin devra traverser la fine atmosphère martienne et se poser sur la surface de la Planète rouge.
Ces manoeuvres n'ont réussi que cinq fois sur la quinzaine de tentatives menées depuis quarante ans par différentes agences.
Shot at 2007-08-06
Vue d'artiste de la sonde Phoenix sur le sol de Mars, sur lequel elle devrait se poser au printemps 2008.
AP
Phoenix porte dans son nom même la trace de l'un de ces nombreux échecs. Comme l'oiseau mythique, la sonde renaît des cendres de Mars Polar Lander, perdue par la NASA au cours de cette phase finale, en 1999.
Fin mai 2008, Phoenix doit permettre aux ingénieurs américains de démontrer qu'ils ont corrigé les erreurs commises à l'époque. La sonde reprend en effet les mêmes principes d'atterrissage que sa devancière.
A la différence de Spirit et Opportunity, arrivés sur place en 2004, elle ne bénéficiera pas des énormes coussins d'air qui avaient enveloppé les deux robots et amorti leurs rebonds sur le sol.
Trop gros pour utiliser ces airbags, le nouvel engin doit freiner sa course avec des rétrofusées et toucher la surface en douceur.
Pour la NASA, la maîtrise de cette technique est cruciale pour pouvoir envoyer sur la planète des explorateurs mécaniques de plus en plus volumineux. Pour l'heure, elle n'a fonctionné que deux fois, lors de l'arrivée, en 1976, des sondes Viking.
Ce ne sera pas le seul point commun entre Phoenix et ces pionniers de la conquête martienne. Comme les Viking, le nouvel atterrisseur ne se déplacera pas.
Depuis trois ans, Spirit et Opportunity se comportent, eux, en "explorateurs horizontaux" de paysages variés dont ils parcourent des kilomètres. Leur nouveau compagnon doit se livrer à une "recherche verticale".
Posé sur ses trois pieds, il doit se servir de son bras articulé de 2,35 mètres pour recueillir des échantillons du sol et surtout creuser plus de 50 centimètres sous la surface.
MINI-FOUR ET LABORATOIRE DE CHIMIE
La méthode diffère, mais le but est identique :
l'eau, ou du moins ses traces, fil conducteur des missions de la NASA, qui espère pouvoir y déchiffrer un jour la démonstration que la planète a pu accueillir une forme de vie.
Sur cette piste, Spirit et Opportunity agissent comme des historiens :
en analysant les roches, ils cherchent à reconstituer le lointain passé aquatique de la planète, également mis en évidence par la sonde européenne Mars Express.
Phoenix se conduira davantage en journaliste, à l'affût du présent ou de l'actualité récente de l'eau sur place.
La vaste plaine où il doit se poser est l'équivalent géographique du nord du Groenland.
A cette latitude, où aucun engin de fabrication humaine ne s'est encore aventuré, le sol gelé pourrait cacher, sous quelques centimètres de poussière, de la glace d'eau mêlée à d'autres particules.
Si tel est bien le cas, le robot sera le premier à entrer en contact direct avec cette eau martienne.
Il disposera d'une batterie d'instruments de pointe pour analyser ses échantillons. Un mini-four doit en chauffer certains à 1 800 degrés pour étudier le passage de la phase solide à la phase gazeuse des substances recueillies et en déterminer la composition.
Un laboratoire de chimie en modèle réduit doit en soumettre d'autres à des liquides qui peuvent révéler la présence de certaines molécules. Deux microscopes scruteront les structures les plus fines.
Ces équipements ne permettront pas toutefois de discerner une éventuelle trace de vie microbienne.
Pour cela, il faudra attendre les robots spécialisés en exobiologie, et notamment l'européen Exomars, qui doit quitter la Terre en 2013.
Phoenix pourra simplement mettre en évidence les molécules organiques qui peuvent laisser supposer que certaines conditions du développement de formes de vie rudimentaires sont ou ont été réunies.
Le robot dispose également d'instruments météorologiques qui lui permettront d'étudier le climat.
Pour optimiser le fonctionnement de ses panneaux solaires, sa phase d'observation scientifique doit coïncider avec l'été local. Mais les responsables de la mission espèrent que cette phase se prolongera au-delà de son objectif initial, fixé à trois mois.
Le passage aux rigueurs de l'hiver devrait alors permettre de voir les plaines du nord se couvrir d'une mince pellicule de glace d'eau, rapprochant un peu plus le grand nord martien de celui de la Terre.
Jérôme Fenoglio
source;
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-942254@51-941860,0.html
amicalement _________________ Etrange époque où il est plus facile de désintégrer l' atome que de vaincre un préjugé.
Einstein, Albert, |
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