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André administrateur
Inscrit le: 07 Jan 2007 Messages: 11030 Localisation: Montreal 45.500°N, 73.580°W
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Posté le: Mer 28 Mar 2007 11:34 pm Sujet du message: LA PLANETE OSIRIS S'EVAPORE |
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SAlut a tous
Une équipe de recherche de l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP) vient de montrer, pour la première fois, qu’une planète située à proximité de son étoile est en train de "s’évaporer".
Entretien avec Alfred Vifal-Madjar, directeur de recherche à l'IAP sur les planètes extrasolaires, Alain Lecavelier des Etangs, chargé de recherche et Jean-Michel Désert, ingénieur de recherche.
Monsieur Vidal-Madjar, votre équipe est spécialiste des planètes situées hors du système solaire…
La recherche de ces "exoplanètes", initiée il y a une vingtaine d'années, s'est avérée très fructueuse : depuis la première découverte en 1995 -la planète 51 Pégase-, on compte désormais une centaine de ces planètes, repérées grâce aux télescopes de plus en plus puissants.
Toutes les planètes ainsi détectées sont des "géantes gazeuses", analogues à notre Jupiter, car les petites planètes solides, comparables à la Terre, restent encore indétectables aux outils actuels. Une autre caractéristique de ces "géantes", est qu'elles sont situées à proximité de leur étoile, d'où leur surnom de "Jupiters chauds".
La recherche de ces "exoplanètes", initiée il y a une vingtaine d'années, s'est avérée très fructueuse : depuis la première découverte en 1995 -la planète 51 Pégase-, on compte désormais une centaine de ces planètes, repérées grâce aux télescopes de plus en plus puissants. Toutes les planètes ainsi détectées sont des "géantes gazeuses", analogues à notre Jupiter, car les petites planètes solides, comparables à la Terre, restent encore indétectables aux outils actuels. Une autre caractéristique de ces "géantes", est qu'elles sont situées à proximité de leur étoile, d'où leur surnom de "Jupiters chauds".
Comment avez-vous découvert qu’une de ces planètes gazeuses "s'évapore" ?
La planète HD209458b –c’est son nom ! - est bien connue : c'est la seule, vue de la Terre, à passer régulièrement devant son étoile, ce qui a permis, par des mesures indirectes, de connaître précisément sa taille et sa masse, pour en déduire sa densité, étonnamment faible (trois fois moindre que celle de l’eau) : ceci laisse penser qu’elle est constituée essentiellement d’éléments à l’état gazeux. C'est en recherchant l'existence d'une atmosphère d'hydrogène sur HD209458b, que notre équipe a fait cette découverte très surprenante : non seulement cette planète possède une atmosphère d'hydrogène gigantesque, mais en plus elle est en train de la perdre ! C'est la première fois que l'on mesure ce phénomène sur une planète hors du système solaire.
Est-ce que cela signifie qu’elle est en train de "se volatiliser" ?
En effet, nous avons mesuré qu’à chaque instant, la planète laisse échapper une très grande quantité d’hydrogène de son atmosphère. La fuite des atomes crée une traînée semblable à la queue d’une comète : on le voit très bien lorsque la planète passe devant son étoile (agrandir l'image), et qu’elle occulte 15 % de sa lumière. L’hydrogène s’évapore en premier car c’est l’élément le plus léger de cette haute atmosphère, mais il est probable que les autres éléments plus lourds suivent… La planète HD209458b est en train de se désintégrer, et nous pensons d’ailleurs la baptiser Osiris, en référence au dieu égyptien de la mort, dont le corps est séparé en morceaux, ensuite éparpillés dans toute l’Egypte…mais qui, lui, parvient à ressusciter !
Osiris ne serait-elle pas située trop près de son étoile, subissant ainsi une chaleur telle qu’elle s’évapore ?
Osiris est située à seulement 7 millions de km de son étoile, soit 10 fois plus près que ne l'est la Terre du Soleil : c'est bien un "Jupiter chaud" ! La température subie intervient donc, mais la taille d’Osiris, équivalente à celle de Jupiter, crée une telle attraction que les atomes, selon la théorie, ne devraient pas pouvoir s’échapper… Or c’est ce que nous observons : ce résultat très inattendu n'est pas encore entièrement expliqué.
Quelles premières explications peut-on avancer ?
Nous avons pu évaluer la hauteur de l’atmosphère d’hydrogène : elle est située à 200 000 km de la surface de la planète, soit plus de 3 fois son rayon : il est probable que les atomes situés si loin de la planète et donc peu soumis à son attraction, soient attirés par l'étoile, par un effet de marée : ils s'échappent vers elle, irréversiblement.
Quelles sont les conséquences d'une telle découverte pour l'astrophysique ?
La disparition de cette planète par évaporation pourrait donner une explication au fait qu'on n'observe pas de planètes à moins de 7 millions de km de leur étoile : c'est la limite de ce qu'on appelle le "désert de planètes". A trop s'approcher de leur étoile, les planètes signeraient leur arrêt de mort. Elle perdraient peu à peu leurs atomes, et disparaîtraient. Osiris est située justement à cette dangereuse limite : elle orbite autour de son Soleil en trois jours et demi. Un autre équipe vient de découvrir une planète plus proche encore de son étoile : à deux jours et demi de révolution. Il est probable qu’elle subisse le même phénomène d’évaporation que celui que nous avons observé.
Quelles recherches envisagez-vous à la suite de votre découverte ?
Tout d’abord, nos résultats devront être confirmés par d’autres observations : nous avons pour cela demandé du très précieux « temps d’observation » au télescope Hubble. Il serait intéressant par la suite de rechercher si d’autres atomes que l’hydrogène s’évaporent sur Osiris : le carbone, l’azote, l’oxygène… Une voie de recherche est également tournée vers le fameux « désert de planètes » : nous souhaitons rechercher la présence de traces de ces planètes qui auraient disparu par évaporation. La détection de ces résidus implique des outils d’observation et d’analyse encore plus puissants… Nous avons donc du pain sur la planche !
Simulation numérique de l'évaporation de la planète extra-solaire HD209458b
(la planète en bleu, l'étoile en jaune).
Le panache bleu représente les atomes d'hydrogène dispersés dans une queue de type cométaire.
Le cadre en bas à droite montre que la lumière de l'étoile diminue lorsque la planète et son panache passent devant elle.
Et la Terre dans tout cela ?
Elle s'évapore aussi ! C'est d'ailleurs ce qui nous a mis sur la voie pour Osiris. Sur Terre, dans la haute atmosphère, la température est très élevée : elle atteint 1000 ° Kelvin, ce qui entraîne une "évaporation" des atomes qui la constituent (essentiellement de l’hydrogène). Ces atomes très légers parviennent ainsi à "s’échapper" car la force d’attraction terrestre n’est pas suffisante pour contrer l’effet d’augmentation de température. En revanche, sur des planètes plus massives, comme Jupiter, la gravité beaucoup plus forte "retient" les atomes de la haute atmosphère, bien qu’il soient soumis à une température tout aussi élevée.
Pour en savoir plus sur la planète extra-solaire HD 209458 b
Propos recueillis par Anne-Laure Monnier.
source;
http://www2.upmc.fr/dossiers/dossier_osiris.htm
amicalement _________________ Etrange époque où il est plus facile de désintégrer l' atome que de vaincre un préjugé.
Einstein, Albert, |
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