André administrateur
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Posté le: Mar 06 Déc 2011 11:52 pm Sujet du message: La malédiction martienne frappe encore le spatial russe |
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SAlut à tous
La perte de la sonde Phobos-Grunt rappelle les travers de l'ère soviétique.
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La sonde Phobos-Grunt, le 18 octobre 2011. Crédits photo : STR/AFP
La malédiction martienne pour le spatial russe a une nouvelle fois frappé.
Après quelques signaux radios plutôt prometteurs il y a une dizaine de jours, la sonde russe Phobos-Grunt ne donne plus signe de vie et continue de tourner en orbite sans aucun contrôle.
Elle devrait retomber sur Terre, avec ses 10 tonnes de carburant toxique, avant la fin du mois de janvier 2012.
Moscou n'a pas encore officiellement déclaré la perte de la mission, mais l'arrêt ce week-end de l'assistance des stations de suivi de l'Agence spatiale européenne (ESA) montre qu'il n'y a désormais plus d'espoir.
Les radars militaires américains du Norad ont apporté un nouvel indice sur le mystère de l'échec, en détectant le 29 novembre deux petits débris qui se sont séparés de la sonde et s'en éloignent lentement depuis.
Ce revers est une catastrophe pour l'Agence spatiale russe Roskosmos qui avait beaucoup investi dans ce grand retour dans l'espace lointain après l'échec de mars 1996, il y a 15 ans.
Signe de la gravité de la crise à Moscou, le président russe Dmitri Medvedev a promis «de punir durement les coupables».
Après la perte d'une fusée Soyouz devant ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) en août dernier, ce fiasco trahit de graves dysfonctionnements dans le secteur spatial russe.
Absence de communication
Le 9 novembre à 0 h 16 (heure de Moscou), la fusée Zenit 2 emportant les 13,5 tonnes de l'énorme sonde Phobos-Grunt réalisa un décollage parfait.
Mais 2 h 30 après le décollage, la sonde n'alluma pas le moteur principal qui devait l'emmener vers la Planète rouge.
Pendant toute la première nuit, les officiels russes gardèrent un silence total sur ce problème grave.
C'est un astronome amateur canadien, spécialiste de l'observation des satellites, Ted Molczan, qui révéla au monde que Phobos-Grunt était restée sur son orbite de parking autour de la Terre.
Ce n'est qu'après cette révélation que le chef de Roskosmos a fini par reconnaître que la mission était en difficulté.
Après deux semaines de silence, l'ESA, grâce à l'une de ses antennes radio basée à Perth en Australie, réussit, la première, à établir un bref contact radio avec l'engin en perdition.
Les contrôleurs russes, qui ont perdu les trois quarts de leurs antennes de télécommunication avec l'espace lointain depuis la chute de l'Union soviétique en étaient réduits à utiliser leur seule station de Baïkonour.
Mais après un deuxième contact prometteur la nuit suivante, la sonde n'a depuis donné aucun signe de vie, semblant ignorer toutes les commandes radios envoyées depuis le sol.
En l'absence de progrès, l'ESA a décidé d'arrêter ses tentatives, qui perturbaient les opérations normales de ses propres missions spatiales.
«Sur les raisons de l'échec, nous n'avons aucune information, explique une porte-parole du centre de commandes de l'ESA à Darmstadt en Allemagne.
Les Russes nous ont donné les informations nécessaires pour prendre contact avec la sonde, mais rien de plus.»
Cette absence de communication est malheureusement l'une des constantes du programme Phobos-Grunt depuis ses débuts.
«L'industriel NPO Lavochkine qui a construit la sonde communique vraiment au compte-gouttes avec ses partenaires, explique Francis Rocard, responsable de l'exploration du système solaire au Cnes.
Même les scientifiques de l'IKI, le centre de recherche spatiale de l'Académie des sciences russe, n'avaient toujours pas vu la sonde il y a quelques mois.»
Sous le sceau de l'anonymat, des employés de NPO Lavochkine ont révélé que, faute de temps et de moyens, des tests cruciaux sur la sonde n'avaient pas pu être réalisés avant le tir.
Anatoly Zak, responsable du site Internet russianspaceweb.com, rapporte que des défauts de branchements de circuits électriques ont été repérés sur la sonde le 1er novembre lors de son intégration sur la fusée à Baïkonour, moins de dix jours avant le lancement !
«Les Russes ont monté une mission beaucoup trop ambitieuse, trop complexe, sans se donner vraiment les moyens humains et financiers de la mener à bien», résume Francis Rocard.
La source ;
http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/12/05/01008-20111205ARTFIG00684-la-malediction-martienne-frappe-encore-le-spatial-russe.php
Amicalement _________________ Etrange époque où il est plus facile de désintégrer l' atome que de vaincre un préjugé.
Einstein, Albert, |
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