André administrateur
Inscrit le: 07 Jan 2007 Messages: 11030 Localisation: Montreal 45.500°N, 73.580°W
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Posté le: Dim 03 Mar 2013 12:21 am Sujet du message: Le ciel du mois — mars 2013 |
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SAlut à tous
Les comètes brillantes sont rares, mais l’année 2013 pourrait être exceptionnelle à cet égard.
Pas moins de trois visiteuses chevelues, potentiellement visibles à l’œil nu, sont attendues dans le voisinage du Soleil au cours des prochains mois.
Mais les comètes sont souvent capricieuses, et certaines dont on espérait beaucoup risquent au final de nous décevoir…
Le mot « comète » évoque des images d’astres fantomatiques déployant leur queue diaphane sur des millions de kilomètres dans l’espace interplanétaire.
Au cœur de chacun de ces objets diffus se trouve toutefois un noyau solide, de la taille d’une montagne.
Ce noyau, minuscule à l’échelle cosmique, est un mélange de poussière, de roche et de composés volatiles (eau, ammoniac, méthane, gaz carbonique) gelés par le froid extrême de l’espace.
À l’approche du Soleil, les glaces se vaporisent, créant une immense enveloppe gazeuse autour du noyau : la chevelure, ou coma.
Les gaz brillent sous l’effet des rayons ultraviolets, tandis que les poussières libérées des glaces s’étirent derrière la comète et forment sa queue caractéristique.
PanSTARRS dans le ciel de mars
Première comète d’importance à nous rendre visite cette année, la comète PanSTARRS (C/2011 L4) a été découverte en juin 2011.
Elle se trouvait alors au-delà de Jupiter, mais elle passera à moins de 45 millions de kilomètres du Soleil le 10 mars 2013.
Jusqu’à ce moment, la comète ne sera visible que depuis l’hémisphère Sud.
Mais au cours des soirs suivants, elle fera enfin son apparition dans le ciel de l’hémisphère Nord :
on la retrouvera très bas à l’horizon ouest lorsque le ciel commence à s’assombrir, environ 40 minutes après le coucher du Soleil.
Retenez la date du 12 mars : au crépuscule, PanSTARRS ne sera qu’à cinq degrés (la largeur d’un champ de jumelles) à la gauche du croissant lunaire.
Le lendemain soir, la comète se sera déplacée un peu vers la droite, tandis que la Lune sera plus haut dans le ciel.
PanSTARRS sera-t-elle facilement visible à la tombée de la nuit?
La partie la plus brillante, sa chevelure, sera peut-être assez lumineuse pour qu’on la distingue à l’œil nu dans les lueurs du crépuscule.
La queue de la comète, cependant, ne sera probablement visible qu’aux jumelles ou dans un petit télescope.
Bien entendu, un horizon ouest parfaitement dégagé et libre de toute obstruction est essentiel.
De soir en soir, la comète s’écarte graduellement du Soleil et glisse lentement vers le nord, ce qui nous laisse le temps de l’observer dans un ciel de plus en plus noir avant qu’elle ne disparaisse sous l’horizon.
Mais ce que la comète gagne en hauteur, elle le perd en brillance.
Au bout d’une dizaine de jours, PanSTARRS aura déjà beaucoup faibli, et la Lune presque pleine rendra son observation plus difficile.
Le degré d’activité d’une comète dépend de la taille de son noyau et de la distance à laquelle son orbite l’entraîne par rapport au Soleil.
Mais un autre facteur entre parfois en ligne de compte : le nombre de passages précédemment effectués par la comète à proximité du Soleil.
PanSTARRS en est à son premier passage; elle nous arrive tout droit du lointain nuage d’Oort, une vaste région entourant le système solaire où se trouvent des milliards de noyaux de comètes.
Or, on a souvent observé que les comètes « fraîches » de ce genre ont tendance à libérer les composés volatiles qui recouvrent leur noyau alors qu’elles sont encore très loin de notre étoile et qu’elles commencent à peine à subir l’effet de la chaleur du Soleil.
C’est ce dégazage précoce qui nous fait surestimer leur brillance.
Malheureusement, l’activité et l’éclat de ces comètes nouvelles venues ont tendance à plafonner, au lieu de continuer à augmenter à mesure qu’elles s’approchent du Soleil.
Les observations récentes indiquent que c’est ce qui est en train de se produire : PanSTARRS ne sera pas aussi lumineuse qu’on l’avait d’abord espéré.
Mais les surprises sont toujours possibles. PanSTARRS s’approchera beaucoup du Soleil, plus près encore que la planète Mercure.
Bien malin qui peut prédire ce qui arrivera lorsque son noyau sera soumis à l’intense rayonnement de notre étoile.
La comète Lemmon, la surprise?
Une seconde comète, découverte en mars 2012 et baptisée C/2012 F6 (Lemmon), nous rendra visite au cours des prochaines semaines.
La comète Lemmon passera au plus près du Soleil le 24 mars, mais seuls les observateurs de l’hémisphère Sud pourront en profiter à son éclat maximum.
Dans l’hémisphère Nord, il faudra attendre la troisième semaine d’avril pour espérer l’apercevoir, vers l’est, à l’aube. Mais elle aura déjà beaucoup faibli…
En attendant ISON
Si les comètes PanSTARRS et Lemmon ne sont pas à la hauteur de nos attentes, elles auront au moins servi de répétition générale en vue du véritable spectacle cométaire de 2013, qui se produira en fin d’année.
Arrivant elle-aussi du nuage d’Oort, la comète C/2012 S1 (ISON) passera à seulement un million de kilomètres de la surface bouillonnante du Soleil le 28 novembre.
Si son noyau survit à cet enfer, elle pourrait demeurer facilement visible en soirée tout au long du mois de décembre et déployer une formidable queue à travers le ciel.
Les astronomes de toute la planète anticipent déjà un spectacle sensationnel. À moins que…
L’astronome David Levy, qui compte 22 découvertes de comètes à son actif, le répète souvent : « Les comètes sont comme des chats : elles ont une queue, et elles font précisément ce qu’elles veulent… ».
Bonnes observations !
Auteur : Marc Jobin, Astronome au Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal
La source ;
http://espacepourlavie.ca/ciel-du-mois/capricieuses-cometes
Amicalement _________________ Etrange époque où il est plus facile de désintégrer l' atome que de vaincre un préjugé.
Einstein, Albert, |
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