André administrateur
Inscrit le: 07 Jan 2007 Messages: 11030 Localisation: Montreal 45.500°N, 73.580°W
|
Posté le: Dim 06 Mai 2007 10:19 pm Sujet du message: Remise a jour d'un ancien phénomène au pays des atomes? |
|
|
SAlut a tous
Dans la grande famille des phénomènes électromagnétiques, l'un d'eux vient d'être remis sur le devant de la scène par une équipe française et américaine. Son nom ? La "magnétorésistance anisotrope".
Observée pour la première fois en 1857 par le physicien britannique William Thomson, elle est la caractéristique de certains matériaux magnétiques qui voient leur résistance électrique varier lorsque l'on change l'angle entre l'aimantation et le courant électrique.
Image par microscopie électronique à balayage d'un nanocontact de nickel (Ni).
Il est formé, au départ, de deux électrodes séparées par une distance de 50 nm
Très à la mode dans les années soixante-dix et quatre-vingt, elle avait été supplantée par la "magnétorésistance géante" qui est aujourd'hui largement exploitée dans les têtes de lecture pour disques durs d'ordinateurs.
Les récents travaux menés par Bernard Doudin, professeur à l'Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS), et ses collègues, nous montrent à travers un résultat fondamental que sa compréhension sera capitale pour les applications de la "spintronique".
Rappelons que cette technologie émergente cherche à exploiter une propriété quantique de l'électron, appelée "spin", pour stocker de l'information.
Lorsque la taille d'un métal est réduite à quelques atomes, des effets quantiques apparaissent. Les électrons de "conduction" qui traversent l'échantillon tendent à se comporter de plus en plus comme des ondes, et ils ne subissent plus de collision. La résistance électrique du matériau devient alors "quantifiée": elle prend des valeurs discrètes, c'est-à-dire qu'elle ne peut prendre qu'un nombre fini de valeurs... un peu à la manière d'un bit qui ne peut valoir que 0 ou 1.
Selon les théoriciens, il devait en être de même pour la "magnétorésistance anisotrope". Mais cela n'avait jamais été montré par une quelconque expérience... Jusqu'à celle réalisée par Bernard Doudin et ses collègues de l'université du Nebraska (États-Unis). Ces physiciens ont fabriqué des "nano contacts", échantillons nanométriques de cobalt. Qui leur ont donc permis de vérifier, mesures à l'appui, que la magnétorésistance était bien quantifiée, quel que soit l'angle séparant les directions d'aimantation et le courant électrique.
Mais pour quoi faire ? "Cette découverte permet avant tout une meilleure compréhension des phénomènes d'électronique de spin dans le monde nanométrique, avec des potentialités d'applications, explique Bernard Doudin. Mais les expériences, réalisées à température ambiante, ont aussi dévoilé un obstacle important à la mise au point de systèmes électroniques à l'échelle des atomes:
le déplacement de l'un d'entre eux suffit en effet à produire un changement notable de la magnétorésistance anisotrope." Un résultat important, donc, pour l'avenir de la spintronique.
Source: CNRS
Illustration: © C.S. Yang, C. Zhang (University of Nebraksa, Lincoln, USA) B. Doudin (IPCMS, Strasbourg)
http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=4036
amicalement _________________ Etrange époque où il est plus facile de désintégrer l' atome que de vaincre un préjugé.
Einstein, Albert, |
|