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néo Chroniqueur
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 1796 Localisation: valleyfield
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Posté le: Ven 23 Mar 2007 12:42 pm Sujet du message: Moralité; le poids des émotions |
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SAlut a tous
Vous pouvez sauver plusieurs vies humaines à condition d’en sacrifier une de vos propres mains. Que faites-vous?
Nos jugements moraux sont-ils fondés sur nos émotions? Voilà un magnifique sujet de philosophie dont se sont emparé des neurobiologistes pour mieux comprendre comment se fabriquent nos décisions. Face à un dilemme moral, mettant en balance des vies humaines, les émotions liées à l’empathie et à la compassion influencent la décision, expliquent Antonio Damasio (University of Southern California, USA) et ses collègues dans la revue Nature (AOP) publiée cette semaine.
Damasio, qui s’intéresse depuis plusieurs années aux relations entre émotion et prise de décision, a imaginé une série de dilemmes qu’il a soumis à trente volontaires. Chez six de ces personnes une partie du cerveau appelée cortex préfrontal ventro-médian (CPVM) avait été endommagée par une tumeur ou une attaque cérébrale. Douze volontaires avaient des lésions dans d’autres parties du cerveau. Les douze derniers étaient exempts de tout dommage cérébral.
Les expériences montrent que ceux qui ont le CPVM endommagé prennent des décisions plus utilitaires. Imaginons qu’un wagonnet roule sur des rails et s’approche d’une fourche. D’un côté il risque de rouler et de tuer cinq ouvriers s’affairant sur les rails, de l’autre côté un seul ouvrier. En appuyant sur un bouton, vous pouvez envoyer le wagonnet du côté où il n’y a qu’une personne et donc en sauver cinq. Dans ce cas-là, la majorité des volontaires choisit de sauver les cinq. En revanche lorsqu’il s’agit de jeter une personne sur le wagonnet pour le stopper et sauver les autres, l’aversion prend le dessus. L’émotion suscitée par l’idée de tuer quelqu’un empêche de prendre la décision ‘’utilitaire’’ de sauver les cinq autres. Sauf chez ceux dont le CPVM est endommagé. Ils sont deux fois plus enclins à faire le choix de tuer une personne pour le bénéfice des autres.
D’autres travaux ont montré que le cortex préfrontal ventro-médian est impliqué dans la gestion des émotions liées à la vie en société (honte, fierté, culpabilité…) et qu’il établit des liens avec les fonctions de raisonnement et de logique. L’imagerie médicale (IRM) permet de voir que le CPVM s’active lorsqu’un individu doit prendre une décision morale. L’étude de Damasio confirme que l’émotion est partie prenante du processus et qu’elle n’est pas seulement provoquée par la prise de décision.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/sciences_humaines/20070322.OBS8489/moralite_le_poids_des_emotions.html
amicalement _________________ vivre et laisser vivre |
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